les arts divinés dans les centuries de Nostradamus
Nostradamus, de son vivant, a laissé bon nombre de prophéties qui interpellent nos esprits par leur dimension mystique et parfois poétique. Les Centuries, ce recueil énigmatique de quatrains, offrent de nombreux indices sur l’avenir, y compris notre culture et les formes d’art à venir. Loin de se limiter aux événements politiques et sociaux, les prophéties de Nostradamus dressent également un tableau sur l’évolution artistique et culturelle.
les arts visuels et les nouveaux mouvements artistiques
Parmi les précieux quatrains de Nostradamus, certains semblent esquisser des images sur l’évolution des arts visuels et des mouvements artistiques. Prenons le quatrain IV.31, qui peut se lire ainsi :
Dedans du peuple des nouvelles guerres,
Aurons preuve en diverses sortes d’arts,
Par feu et sang ne séchera la terre,
Arts et savoir accroîtront par regards.
Ces vers semblent prophétiser une époque turbulente suivie de grandes innovations dans le domaine des arts. Le « peuple des nouvelles guerres » pourrait faire allusion aux bouleversements sociaux qui encourageraient les artistes à explorer de nouvelles formes d’expression dans un contexte chaotique. La mention de « diverses sortes d’arts » laisse penser à la diversité des mouvements artistiques qui pourraient émerger de ces périodes sombres.
l’art numérique et l’ère des machines
Les interprétations modernes des quatrains de Nostradamus permettent également de voir certaines prophéties sous un nouveau jour, surtout à l’aube de l’ère numérique. Les lignes de la Centurie III.75 sont particulièrement révélatrices :
Apres conflit et bataille nouvelle,
La machine fera étrange alliance,
L’artifice ouvrira grande merveille,
Lors révélé sera vaste science.
Nostradamus surprend par la mention de la « machine » et de l’ « artifice », termes qui peuvent être interprétés comme des références aux technologies numériques et à l’informatique. Tandis que le « conflit et bataille nouvelle » pourrait symboliser les révolutions industrielles, l' »étrange alliance » pourrait faire allusion à la fusion de l’humanité avec la technologie. Par cette prophétie, Nostradamus semblait annoncer l’avènement de l’art numérique, un domaine qui ouvre d’immenses possibilités, tout en transformant en profondeur notre rapport au savoir et à la création.
la musique et les sons futuristiques
La musique n’échappe pas non plus à l’œil prophétique de Nostradamus. Dans la Centurie IX.45, un quatrain évoque l’émergence de nouveaux sons :
Au lever du sixiesme nombre,
La harmonie nouvelle s’ecoutera,
Instruits seront des nouveaux accords,
Grand’extase tout orbis sentira.
Ce poème illustre l’arrivée d’une nouvelle harmonie musicale, en évoquant des « nouveaux accords » et une « grande extase ». Le « sixiesme nombre » pourrait symboliser une année marquante ou une ère particulière où ces innovations musicales se manifesteront. Ce quatrain prophétise l’essor de nouvelles formes de musique, peut-être en lien avec les découvertes technologiques ou de nouvelles sensibilités artistiques qui éveilleront et enchanteront le monde entier.
le cinéma et les représentations visuelles
L’art cinématographique pourrait également avoir trouvé sa place dans les prophéties de Nostradamus. Le quatrain VIII.33 expose de façon intrigante :
Grande lumière au ciel vu à la nuit,
Sur l’endroit Basque qui sera vu clair ;
Navrados, gens de mer donneront voix,
Proche de terre au camp bu seront boire.
La « grande lumière au ciel vu à la nuit » évoque potentiellement l’écran de cinéma ou les projecteurs, éléments cruciaux dans la projection de films. Cette spécification de « vu à la nuit », moment privilégié des projections cinématographiques, semble prédire l’importance de cet art visuel. La notion de « voix » donnée par les « gens de mer » pourrait signifier la démocratisation du média filmique, accessible à une audience diverse et globale.
la littérature et l’avenir des mots
Enfin, Nostradamus n’a pas ignoré la littérature et l’avenir des mots. Le quatrain VI.27 propose un regard captivant sur les possibles métamorphoses littéraires :
Au rond de l’argile sera fait d’or;
La fin du labeur sera d’art sublime ;
Les écrits nouveaux feront grand trésor,
L’âge des lettres résonnera le cymbale.
L’image du « rond de l’argile fait d’or » peut être interprétée comme une métaphore de la transformation de la matière brute (simple idée ou parole) en quelque chose de précieux et raffiné – la haute littérature. L’idée que « les écrits nouveaux feront grand trésor » suggère que les innovations stylistiques et narratives apporteront une richesse inestimable à la culture humaine.
Avec ces quatrains, Nostradamus a laissé des indices précieux sur l’évolution culturelle et artistique, prévoyant des périodes de renouveau et d’innovation qui continuent à résonner avec notre propre époque. Les prophéties continuent de captiver par leur capacité à interpeller notre imagination et à chercher des correspondances avec nos réalités contemporaines.