Contexte historique et médical de la poliomyélite
De la fin du XIXe siècle au milieu du XXe siècle, la poliomyélite a fait des ravages dans le monde entier. C’est une maladie virale qui attaque le système nerveux, causant souvent une paralysie irréversible. L’étude des textes de Nostradamus nous permet de voir comment cet érudit de la Renaissance a perçu les maladies et les épidémies, peut-être prophétisant des fléaux comme la poliomyélite.
Les quatrains liés aux épidémies
Nostradamus, de son vrai nom Michel de Nostredame, a publié ses prophéties dans un style cryptique et poétique, laissant de nombreuses interprétations possibles. Certains chercheurs croient que certaines de ses écritures pourraient se référer à des épidémies spécifiques, y compris la poliomyélite. Prenons par exemple ce quatrain:
Dans le siècle moderne, après grande infortune,
Des astres, des détracteurs, viendra l’épidémie:
Lugubre, funeste, de par toute contrée commune,
La paralysie touchera grands et petits à la négligée.
Analyse des mentions possibles de la poliomyélite
La phrase « la paralysie touchera grands et petits » pourrait référer spécifiquement à la poliomyélite, une maladie qui, comme nous le savons, affecte principalement les jeunes enfants mais peut également toucher les adultes. L’épidémie est décrite comme « lugubre » et « funeste », des termes qui correspondent bien aux ravages causés par la poliomyélite avant l’avènement du vaccin. La mention de « toute contrée commune » pourrait indiquer une propagation mondiale, un phénomène observé avec cette maladie au cours du XXe siècle.
Les vecteurs et la transmission dans les textes de Nostradamus
Nostradamus était un médecin avant d’être un prophète, et il comprenait certaines bases de la transmission des maladies, bien qu’il n’ait pas eu accès à la science moderne. Dans un autre quatrain, il écrit:
Par se mouvoir dans eaux saumâtres et fluentes,
Le fléau s’étendra, corps et membres tordus:
Foyers d’infection, à nul n’importe continents,
La peur, et non l’amour, aux mères il refusera.
Ce passage mentionne « corps et membres tordus, » ce qui peut facilement être vu comme une description des paralysies soudaines et débilitantes causées par le virus de la poliomyélite. La façon dont il dit que le « fléau s’étendra… à nul n’importe continents » renforce encore l’idée de la nature pandémique de la poliomyélite.
Déchiffrer les symptômes à travers les prophéties
Lorsque l’on considère l’expression « membres tordus », il devient clair qu’il pourrait faire référence aux signes cliniques de la poliomyélite. Historiquement, les victimes de la poliomyélite développent des déformations physiques sévères dues à l’attaque virale sur le système nerveux.
Membres séchés, affliction des organes internes,
Par tous vents portées, nappes d’infimiés extrêmes:
La pitié manquera aux temps modernes,
Grands et petits souffriront, victimes de même.
L’expression « membres séchés » correspond bien à ce que nous savons des effets de cette maladie. Le mot « infimiés » (infirmités) renforce l’image de la paralysie et des dégénérescences physiques associées à la poliomyélite.
Prévisions des réponses médicales et communautaires
Nostradamus prévoit aussi les réactions sociales et médicales face à ces épidémies. Il parle de l’angoisse et de la peur généralisée:
Les cris d’angoisse résonneront, les guérisseurs en attente,
L’espoir médical grandissant, le désespoir diminuant:
Aux fruits des sciences, les maux seront ébranlés,
Un soulagement, enfin, par la main des savants.
Cela pourrait se référer à la découverte et à la diffusion du vaccin contre la poliomyélite par Jonas Salk et Albert Sabin dans les années 1950. Le « soulagement par la main des savants » capture bien la libération mondiale apportée par ces avancées médicales.
Nostradamus : un observateur des fléaux sanitaires
En étudiant ces quatrains, il est impressionnant de voir comment Nostradamus, écrivant au XVIe siècle, a pu sembler anticiper des fléaux modernes comme la poliomyélite. Son langage poétique et mystérieux cache souvent des vérités étonnamment précises sur l’avenir de la santé publique. Ainsi, tout en maintenant un esprit critique, apprécier les écrits de Nostradamus peut nous offrir un aperçu des perceptions historiques de la maladie et des épidémies.